Tu t’es mis(e) au naturel et te voilà
plein(e) de bonne volonté, à fond sur les recherches de soins/routines et
autres produits miracles. Bienvenue petit scarabée.
Qu’on soit clair de suite : le
produit miracle n’existe pas.
Si tu es ici c'est que tu as décidé
d’arrêter de lisser/colorer/décolorer/permenter (ça existe ça ?) tes
cheveux.
C’est une des meilleures décisions que tu
aies pu prendre. Une décision difficile certes mais une très bonne décision.
Cependant, il va falloir t’armer de
patience et de régularité pour obtenir des résultats.
Je sais que ce n’est pas très vendeur
comme début d’article, mais je suis là pour t’aider, pas pour te vendre du
vent.
Si je prends mon exemple : j’ai lissé
(tous les jours) et coloré (toutes les 2/3 semaines) mes cheveux pendant de
très nombreuses années. Je ne savais pas m’en occuper, je ne savais même pas
que j’avais des cheveux bouclés, ni même ce que ça voulait dire en fait.
« Chez nous », un cheveu est
soit lisse soit « hrach », dans le sens crépu. Sauf qu’un cheveu
crépu est un type de cheveu et non un état ! Un cheveu crépu sain est
sublime et douuuux ! Donc s’il vous plaît ne décrivez pas vos cheveux de
crépus s’ils sont abîmés.
J’ai décidé de me mettre au naturel parce
que mes cheveux étaient simplement morts : je perdais le peu qu’il me
restait par poignées, j’avais des trous (surtout à l’avant), mes longueurs se
cassaient et ne dépassaient plus mes épaules.
J'avais lu qu'il y avait une longueur
maximale génétique, et je pensais que c’était mon cas. Je ne me suis pas plus
inquiétée que ça. Mes cheveux ne pouvaient pas être longs c’est tout. Grossière
erreur : après mon passage au naturel, mes cheveux bouclés ont atteint mon
popotin !
Ma transition a été longue, environ un an
et demi. Ils étaient certes très abîmés mais la raison principale est que je n'ai trouvé que peu d'informations sur la manière dont je devais m'en occuper. Il y a plus de 7 ans maintenant, on ne parlait que très peu des
cheveux bouclés et soins naturels.
J'ai commis beaucoup d'erreurs que
j'espère t'éviter via cet article.
Coupe coupe coupe !
Avant de parler soins, produits ou
techniques, tu dois couper mon petit !
Pourquoi ? Parce qu'il y a de très
grandes chances que tes longueurs soient mortes : s’attacher à des pointes
cassantes et fourchues ne t’aidera pas. La casse va monter et tu vas finir par
sacrifier une longueur plus importante que si tu avais sauté le pas dès le
départ.
La longueur à couper dépend de ton
courage, certaines parlent de big chop (on coupe tout !) ou small chop
(petit à petit). Chaque approche a ses avantages et ses inconvénients.
Le small chop est plus facile à gérer mais il n'est pas aussi efficace que le big chop : on garde des pointes abîmées avec un risque plus important de casse et fourches.
Le small chop est plus facile à gérer mais il n'est pas aussi efficace que le big chop : on garde des pointes abîmées avec un risque plus important de casse et fourches.
Tout couper d’un coup est dur
psychologiquement et socialement :
-Psychologiquement parce qu’on doit à la
fois s’habituer à une couper courte ET une « nouvelle » texture de
cheveux que l’on ne connait pas/plus ;
-Socialement parce que l’entourage peut
être extrêmement dur avec ce « nouveau moi ».
Un entourage indélicat
L’entourage peut être blessant voire
cruel. Non seulement on « ose » passer au naturel mais en plus
on reçoit des remarques comme : « ça ne fait pas pro »,
« ça ne fait pas clean », « tu es tellement plus jolie avec tes
cheveux lisses » mais en plus on coupe court… alors là… les rapprochements
approximatifs avec caniches et autres moutons sont de la partie.
Ce n’est pas facile, on se remet parfois
en question… Pour faire bonne impression, on lisse ses cheveux sur les conseils
d’une super amie/cousine/voisine (rayer la mention inutile) pour un date ou un
entretien d’embauche.
Si on les lisse par envie de changement,
ce n’est pas l’idéal mais soit, mais si c’est par pression… il va falloir
prendre du recul.
Une acceptation de soi
Passer au naturel c'est s'accepter telle qu'on est/naît et non comme on voudrait qu'on soit. C'est un refus de conformisme et moutonitude (yep!).
La confiance en soi grandit et on proclame
enfin notre différence. Quoi que plus tard dans la transition on comprendra
qu'on est loin d'être seule, qu'il y a plus de bouclés cachées dans l'entourage
que l'on pense.
L’entourage ne comprend que rarement cet
engouement que l’on a pour nos cheveux qu'il trouve très souvent démesuré. Un
psychologue dirait que c’est en réalité une quête de soi.
Un groupe de soutien
L’entourage immédiat offre peu de soutien
dans notre démarche, on se tourne alors vers le net : des blogs, des
forums, des groupes facebook etc. On découvre comme par magie qu’il y a des
milliers (millions !) d’autres crinières comme nous. On développe des
affinités qui deviennent des amitiés, on découvre les soins et masques qu’on
peut faire et surtout un soutien moral : "je ne suis pas
seule".
Cette communauté de bouclées qu’on
découvre nous apporte les armes nécessaires pour affronter notre entourage
familial et surtout des astuces pour gérer au mieux la nouvelle texture.
Identifier son type de cheveux et ses besoins
Assez de psychologie de comptoir, parlons
veuches.
Une fois que l’on a coupé les pointes ou
longueurs abîmés, il est temps de s’intéresser au type de cheveu et son besoin.
Le premier indicateur est le type de
boucles que tu peux déterminer via cet article.
Cependant, je me dois de nuancer cette
classification. D’abord parce que l’on peut avoir plusieurs types de boucles
sur la tête (j’en ai 4 par exemples du 2c au 3c) et ensuite parce que le type
de boucles que l’on a en début de transition ne correspond généralement pas à
notre « vrai » type de cheveux.
Ce système a tout de même son intérêt
puisqu’il permet de mieux identifier les produits qui peuvent nous convenir, je
pense notamment à la marque Sheamoisture qui a une gamme de produits par type
de boucles. Le second avantage réside dans les possibilités d’échanges
d’astuces et de conseils avec les bouclées ayant le même type de cheveux.
Un même type de boucles peut présenter des
caractéristiques extrêmement différentes : il peut être plus ou moins fin,
plus ou moins sec, plus ou moins abîmé, poreux etc.
Il est donc primordial de faire un état
des lieux de ses cheveux : qu’est ce qu’on leur a fait et quelles en
étaient les conséquences.
Un cheveu abîmé chimiquement ou
mécaniquement sera très probablement fin, fragilisé, très sec et poreux. Il y a
un autre phénomène qu’on retrouve souvent en début de transition : un cuir
chevelu gras et/ou irrité avec des pellicules.
Les solutions à ces problèmes sont
multiples mais répondent à une même logique : douceur et hydratation.
Un lavage en douceur
Le choix du shampoing utilisé est
important : il doit à la fois laver les impuretés qui se cumulent sur le cuir
chevelu et les longueurs sans dessécher ces dernières.
Quand on a les cheveux bouclés, trouver le
shampoing idéal peut être vraiment compliqué. Personnellement c'est le produit
que je déteste tester : j'aime les shampoings doux mais lavant... et j'ai vite
compris que c'est compliqué à trouver.
J'ai tout de même réussi à en trouver deux dans le commerce : le raw shea butter moisture retention de Sheamoisture ainsi
que le Moroccan Argan oil + Argan Stem cell de Acure Organics. J'ai fait
une revue détaillée sur ces deux shampoings ici. J'ajoute la crème lavante d'aroma-zone que j'ai beaucoup apprécié également.
Cependant mon préféré est mon shampoing
solide ultra hydratant maison dont la recette est ici.
Même si un shampoing est doux, un lavage
trop fréquent est néfaste pour nos cheveux secs de nature. Au début, essaies d'espacer les shampoings tous les deux ou trois jours, remplaces le shampoing
par un no poo aux poudres ou encore le cowash.
Les soins profonds
L’objectif des soins profonds est de
renforcer les longueurs et de traiter le cuir chevelu.
Les longueurs ont besoin :
- d’une hydratation intense : ajouter
des humectants à vos masques comme le yaourt, le miel, la glycérine végétale,
l’aloe vera, les sirops, la mélasse noire etc. Ne sois pas timide avec les
humectants, vas-y franchement. Ils se rincent très bien et n’alourdissent pas
les cheveux. Ils sont à ajouter au masque après shampoing et ne doivent pas
être lavés.
Mes masques du commerce préférés sont les
Après Shampoings Aubrey Organics White Camellia et Honeysucke rose dont voici
la revue détaillée.
La base de masque capillaire aroma-zone constitue également un bon masque hydratant fois enrichie d'humectants.
La base de masque capillaire aroma-zone constitue également un bon masque hydratant fois enrichie d'humectants.
- d’être renforcées : utiliser les huiles fortifiantes comme l’huile de coco, de ricin, d’avocat etc. J'ai fait un article sur les meilleures huiles végétales et comment booster leurs bienfaits.
Toutes les huiles ne sont pas adaptées à
tous les types de cheveux : si le cheveu est très fin, évites de le
saturer avec l’huile de ricin qui est très visqueuse et lourde. Si c’est pour
décaper les cheveux avec le shampoing ensuite, ce n’est pas la peine.
-d’être protégés au quotidien : la nuit en ananas sur une taie d’oreiller en satin de soie et la journée soit en faisant une coiffure protectrice soit en hydratant et scellant l’hydratation avec une huile (voir plus bas).
Le cuir chevelu :
Il a besoin d'être traité : calmer les irritations et les démangeaisons mais aussi d'être renforcé pour favoriser une pousse saine.
Il a besoin d'être traité : calmer les irritations et les démangeaisons mais aussi d'être renforcé pour favoriser une pousse saine.
On peut faire des massages avec des huiles végétales boostées par des huiles essentielles mais également des masques poudres enrichies par des actifs. On peut aussi ajouter des huiles végétales aux masques de poudres, mais attention à avoir la main légère pour ne pas alourdir les cheveux et devoir laver ensuite.
Comme tu le vois, un même actif peut
agir sur plusieurs plans : à la fois purificateur et adoucissant au niveau
du cuir chevelu tout en favorisant la pousse des cheveux. On n’est pas obligé
d’avoir une collection d’actifs, il suffit de choisir ceux qui sont multitâches.
Pour des idées de soins profonds, tu peux trouver des idées de recettes dans mon better curls challenge.
Une routine équilibrée
Une routine équilibrée est une routine qui
donne une place importante à l’hydratation mais aussi aux soins protéinés.
Les bains d’huiles ont des vertus
extraordinaires mais beaucoup les utilisent en lieu et place de masques
hydratants et c’est une erreur. Si tu as peu de temps, il vaut mieux laver tes cheveux et laisser un masque hydratant poser sur tes longueurs au moins 1h.
Trop d’hydratation peut aussi être un
problème, il est important d’équilibrer avec des soins protéinés pour renforcer
les cheveux. Si ton cheveu est mou, sans forme et surtout élastique : il
est temps de faire un soin protéiné.
Cependant, les protéines ont tendance à
assécher les cheveux : il faut faire suivre par un masque hydratant ou
simplement enrichir le masque protéiné d’actifs hydratants. Mon actif protéiné
préféré étant la phytokératine.
Les huiles essentielles sont des alliés
incroyables pour la santé du cuir chevelu : n’hésites pas à les diluer
dans une huile végétale et te masser le cuir chevelu. Evites d’en appliquer
sur les longueurs, elles ont tendance à les dessécher.
Autre possibilité : ajouter 2/3goutes
d’huile essentielle à sa dose de shampoing. Mon top 3 : Ylang Ylang,
Romarin à Verbénone et Cèdre de l’atlas.
En ce qui concerne les poudres, je peux
résumer en disant que je ne peux m’en passer. Elles sont diablement efficaces
pour redonner vigueur et tonus aux cheveux. Pour celles qui manquent de volume,
testez et kiffez ! (rien que ça 😃)
Les produits coiffants
Le bain d’huile est fait, le shampoing
doux passé, le masque hydratant posé… et maintenant ?
Et bien maintenant, on passe à l’étape de
la mise en forme des boucles !
1)un soin sans rinçage hydratant ;
2)une huile scellante* (pas d’huile si
cheveux très fins) ;
3)une crème ou gel coiffant pour dompter
et fixer les boucles.
Mes deux produits coiffants préférés du
commerce sont ceux de Kinky Curly : le knot today et le Curling custard (cliques pour la revue détaillée).
Sinon, ceux que je préfère maintenant (et
plus que les kinky, qui l’eut cru !) sont mes produits homemade dont je
vais te partager les recettes très bientôt.
On n’oublie pas de scruncher* les boucles
en appliquant les produits coiffants et faire un plopping* de 15/20min pour
assurer la longévité de ses bouclettes. (*voir plus bas)
Les gestes et techniques
J’ai fait un article complet et détaillé
sur les techniques que toute bouclée devrait connaître et je t’invite fortement
à le lire (après avoir fini ce roman qui me sert d’article bien sur).
Il s’agit de :
-Exfolier son cuir chevelu une fois par
mois pour se débarrasser des peaux portes et résidus qui peuvent l’étouffer
(c’est la seule partie vivante, les longueurs sont des matières mortes) ;
-Clarifier son cuir chevelu et longueurs pour
nettoyer en profondeur, remettre le cheveu « à nu ». Les différents beurres,
huiles et autres produits que l’on utilise finissent par alourdir le cheveu sur
la durée et il est donc important de remettre les compteurs à zéro pour mieux
repartir ;
-Scruncher ses cheveux une fois son
soin sans rinçage/coiffant appliqué, c'est à dire les froisser dans ses mains en remontant vers les racines, permet de redéfinir les boucles et
leur donner du peps ;
-Le plopping est une technique qui
consiste à ramener ses longueurs sur le sommet de son crane avec une serviette
pour « fixer » les boucles. On laisse poser la serviette une
vingtaine de minutes et le résultat : des boucles pimpées qui vont durer
au fil des jours ;
-la LOC ou LCO permet de sceller
l’hydratation de nos longueurs. L pour Liquid ou Leave in, O pour Oil et C pour
cream. On applique d’abord son soin sans rinçage, puis une huile scellante et
enfin une crème qui booste les boucles et « lockER » tout ce beau monde.
C’est une technique réellement efficace
pour les personnes dont les cheveux sont très secs et/ou poreux. Elle est aussi
indispensable pour moi l’hiver pour contrer l’humidité et l’été pour éviter que
le chlore et le sel de mer ne dessèche mes cheveux.
-Les coiffures protectrices s’avèrent très
utiles lorsqu’on a big chopé ou simplement pour protéger les longueurs.
Personnellement il s’agit surtout du chignon plaqué sans serrer. Attention à
celles qui optent pour les tresses ou rajouts, si c’est trop serré, le risque
est grand pour le cuir chevelu.
Autre élément et non des moindres : une
alimentation apportant les nutriments indispensables au corps est primordiale.
Avec les nutriments qu’il reçoit, le corps
va prioriser… et les cheveux ne sont pas vitaux. Si tu penses souffrir de
carence, n’hésites pas à aller consulter un professionnel de santé, de faire un
bilan sanguin et pourquoi pas prendre des compléments alimentaires.
Celui que je prends depuis quelques années
en cure de 3 mois est le BION 3 SENIOR qui est très bien dosé et que mon bidou
tolère bien.
Pour conclure, j’insiste sur l’importance
d’être patiente. Je sais ce que c’est de scruter ses cheveux pour la moindre
variation… mais ça ne fonctionne pas comme ça malheureusement. Dis toi que c’est
un nouveau mode de vie, un peu comme le sport ou un changement d’alimentation,
les résultats ne sont pas et ne peuvent pas être immédiats.
Combats aussi l’envie de revenir aux
silicones et aux produits chimiques parce que « avant au moins ils étaient
doux », parce que ça va retarder ta transition et te faire perdre du
temps.
Les silicones ont le désavantage de leur
propriété principale : protéger les cheveux. Ils « protègent » tellement
que rien ne passe, les soins que l’on fait ne servent à rien. Les cheveux
deviennent secs et rêches. Une fois les cheveux sevrés des silicones alias
cache-misère-en-puissance, on découvre enfin la vraie qualité du cheveu… et on
est souvent horrifié (#dramaaaaa).
Il existe des alternatives naturelles comme la poudre de guimauve, d'avoine ou d'orme rouge qui ont un effet silicone-like que je t'ai détaillé ici.
Il existe des alternatives naturelles comme la poudre de guimauve, d'avoine ou d'orme rouge qui ont un effet silicone-like que je t'ai détaillé ici.
Autre erreur commune (que j’ai aussi
faite) : avoir un shampoing « clean » avec des produits
siliconés… comment débarrasser les cheveux des silicones si l’on n’utilise pas
de sulfates ? Mystère et boule de gomme !
J’espère que ces conseils t'auront
éclairé, donné de nouvelles pistes d’amélioration de ta routine et surtout
évité les erreurs que j’ai pu faire.
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